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Lire le témoignage en 1994 de François Lartigau, ancien Champion de France du Surf


 

Lire l'article de Frédéric Beigbeder sur le livre qui vient de sortir « gentleman de l’extrême, Arnaud de Rosnay » de Olivier Bonnefon.



Plus d'informations sur le livre

Le détroit de Formose

 

 
Arnaud arrive en Chine la seconde quinzaine de novembre 1984. Le doute s'est installé dans son esprit. Sa fille, Alizé est née il y a quelques semaines. Peut être que toutes ces prises de risque sont devenues trop lourdes de conséquences. Il pense arrêter, bientôt il mettra un terme à ses traversées . Ce doute est d'autant plus effroyable quand on sait que Pierre Perrin, le photographe de l'agence Gamma qui couvre cette traversée, sera le dernier homme à côtoyer Arnaud.




Après avoir retrouver Pierre Perrin à Hong-kong, Arnaud embauche un interprète. L'équipe se dirige alors vers Quanzhou plus au nord.






"(...) Nous traversons Quangzou et je demande la direction de la mer. Nous tournons sur la droite et nous nous engageons dans l'inconnu. Si nous sommes parmi la douzaine d'étrangers qui ont pris cette route, je suis très optimiste. Le béton s'arrête et laisse place à une jolie route de sable calcaire blanc entourée de filaos. (...) Nous Atteignons finalement la mer. Pour la première fois, je subis le choc des détroits: la sortie, c'est juste en face."

Arnaud de Rosnay

Arnaud décide qu'il partira de cette plage pour effectuer sa traversée du détroit de Formose. Lors de son premier entraînement, Arnaud constate que ses trois mâts se sont brisés lors du transport. Vite, il faut contacter la société Neil Pryde à Hong-kong qui lui fera parvenir des mâts plus solides. Ces derniers arrivent 5 jours plus tard, le jeudi 22 novembre.





A chaque fois que Arnaud déploie son matériel sur cette plage, les chinois viennent nombreux observer l'étranger venu s'aventurer dans une zone interdite aux touristes.



Sans mâts, Arnaud ne peut naviguer. Pendant les 5 jours d'attente, il tourne en rond, seul un peu d'exercice peut le détendre. Mais son angoisse grandit, et si le bris des mâts était un signe du destin? Dans ce contexte de réflexion, il prend une décision importante, encore deux détroits dont Ormuz et c'est fini.





Le vendredi 23 novembre, Arnaud navigue au milieu des jonques avec un vent force 6 à 7. Le spectacle est inédit et anachronique, ce véliplanchiste dont la planche est composée de matériaux de haute technologie au milieu de ces bateaux issus du moyen âge de la Chine.



Le départ est pour demain, 160 km à parcourir. Cette traversée se fera en solitaire car, n'ayant aucune autorisation, Arnaud ne peut pas compter sur l'assistance d'un bateau suiveur. Il devrait toucher Taiwan en suivant le cap 130°, 6 heures après son départ. Arnaud vérifie une fois de plus son matériel. L'homme attire de plus en plus de curieux.

 




Samedi 24 novembre 1984 à 7 h 30, sur la plage, Arnaud se prépare. Il emporte avec lui le stricte minimum, cette traversée n'est pas une opération de survie mais une course de vitesse. Deux canettes de jus d'orange suffiront.



Arnaud s'élance, Pierre Perrin prend cette dernière photo et le suit du regard jusqu'à l'horizon. Deux bâtiments de la marine Taïwanaise attendent le véliplanchiste à l'entrée des eaux territoriales mais Arnaud n'atteindra jamais ce point. Il disparaît dans le premier tiers de cette traversée.

Les premières recherches ont été menées conjointement par les chinois, les taïwanais, les américains et les français. Ensuite, c'est la famille d'Arnaud qui mena un long travail d'enquêtes diplomatiques et de recherches afin de le retrouver.

Deux ans plus tard, en novembre 1986, son frère, Joël de Rosnay donne lors d'une émission télévisée un aperçu des différentes théories plausibles. La femme d'Arnaud, Jenna, nous révèle ses impressions après son séjour en Chine.