Actualités

Lire le témoignage en 1994 de François Lartigau, ancien Champion de France du Surf


 

Lire l'article de Frédéric Beigbeder sur le livre qui vient de sortir « gentleman de l’extrême, Arnaud de Rosnay » de Olivier Bonnefon.



Plus d'informations sur le livre

Le détroit du Béhring - Août 1979


 

La seconde traversée d'Arnaud, outre l'exploit sportif comportait un défit symbolique. Relier par le détroit de Behring les deux pays les plus puissants du monde en pleine guerre froide, un an avant les jeux olympiques de Moscou. C'est ainsi qu'Arnaud eu l'idée de concevoir une voile aux couleurs des pavillons soviétique et américain. Pourtant, ce geste de paix ne reçu d'autorisation ni des américains, ni des soviétiques. Arnaud accompli alors cette traversée en solitaire, sans aucune assistance.


"Le détroit de Behring est un goulot d'étranglement qui accélère le vent arctique... Cette brise insensée broyait la mer , et aussi loin que la vue portait, c'était un bouillonnement délirant d'écumes grondantes, de déchiquetures se reformant en rouleaux menaçants. J'ai commencé à avoir la trouille, car je devrais traverser ça..."
Arnaud de Rosnay

Avant son départ, Arnaud demande aux installations radio de répéter sans arrêt le même message adressé en russe au Soviétiques : "Arnaud de Rosnay va traverser le détroit de Behring sur une planche à voile. Il arrivera cet après-midi dans les eaux territoriales soviétiques. Atterrissage ce soir sur la côte sibérienne". Il espère que le message parviendra aux autorités afin qu'ils réagissent avec compassion.

Il est 10 h 15 le 29 Août 1979, Arnaud quitte l'Alaska près de Wales avec un vent de nord-est force 3 à 4. Il pense passer au nord des îles Diomède. La température de l'air est de +6°, celle de l'eau oscille entre -1 et +2° Celsius. Les conditions climatiques sont telles qu'il ne survivrait pas à une nuit en pleine mer. Il est alors contraint de toucher les cotes sibériennes, une centaine de kilomètres plus loin avant la tombée de la nuit.



Après une traversée très éprouvante, Arnaud touche enfin la côte sibérienne. Le bâtiment de la marine soviétique qui le suit depuis son entrée dans les eaux territoriales, mouille son ancre devant la plage. Les militaires se dirigent vers lui à bord d'une chaloupe.



"Il est 18 h 15. J'ai traversé le détroit de Behring, en huit heures exactement et, compte tenu de la brise, j'ai parcouru en fait pas moins de 125 kilomètres. Les Soviétiques seront très compréhensifs. Entré en U.R.S.S. sans visa, sans autorisation, j'en ressortirai avec les honneurs. Un hélicoptère Mig 23 est venu me chercher sur ma plage".
Arnaud de Rosnay